Stratégies d'influence Notules méthodologiques- ![]() |
Jésus-Christ : serpents & colombes ![]() Sun Tzu : vaincre sans combattre... ![]() Churchill, silence et autorité ![]() Stratégie d'Alynski ![]() Divers ![]() |
Je
vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Evangile selon Saint Matthieu (10, 16) |
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- Avant même que je n'ensanglante ma lame, l'ennemi s'est rendu. Connaissez-vous rien de plus élégant ni de plus efficace ?... Venez voir. Abdoulrakhmanov contourna son bureau... et le conduisit devant une plaque de bois accrochée au mur. On y avait gravé... :
- Tels sont... les treize commandements que j'ai extraits de Sun Tzu... Ceux qui sont experts dans l'art de la guerre soumettent l'armée ennemie sans combat... Ils prennent les villes sans donner l'assaut et renversent un État sans opérations prolongées. Quelle finesse ! Quelle grâce ! Évidemment cet idéal ne peut être celui de nos traîneurs de sabre professionnels qui justement veulent donner des assauts et prolonger les opérations, tantôt pour moissonner grades et médailles, tantôt pour le simple plaisir... Mais nous... nous ne sommes pas là pour le plaisir. Nous sommes là pour empaumer le monde... Vladimir VOLKOFF - Le Montage (Julliard, 1982)
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Quand Chamberlain a compris qu'il n'était pas le Premier Ministre capable d'être le chef de l'Angleterre en guerre, il a choisi lui-même son successeur, comme c'était alors la tradition au sein du parti conservateur anglais. Et il a désigné Lord Halifax. Pour donner le maximum d'atouts au gouvernement, il a souhaité que Churchill fasse partie du cabinet. Il l'a convoqué et lui a dit : "Halifax est le meilleur, mais nous avons besoin de vous. Acceptez-vous d'être le numéro deux ?" Churchill, par patriotisme, par devoir, par cette authentique grandeur qu'est l'abnégation devant l'intérêt supérieur a dit oui. Quelques heures après, un homme qui avait un peu de génie, Lord Beaverbrook, le tycoon de la presse anglaise, demande à Churchill de le recevoir d'urgence et lui dit : "Il parait que vous avez accepté qu'Halifax soit Premier Ministre ? Ce n'est pas possible !" Churchill répond qu'il s'agit là d'une affaire d'Etat et qu'il n'en discutera pas avec lui. Beaverbrook insiste. Churchill remarque qu'il ne pouvait pas faire autrement. Beaverbrook dit : "C'est un crime contre la Nation. Il n'y a que vous qui puissiez mobiliser la Grande-Bretagne", il insiste, il discute ; Churchill est au fond convaincu de ce que dit Beaverbrook, mais objecte : "J'ai donné ma parole, je ne la reprendrai pas". Alors Beaverbrook dit : "Je vous demande une seule chose. Quand vous serez convoqué par Chamberlain avec Halifax et qu'il vous demandera de confirmer votre acceptation, restez silencieux trois minutes. Trois vraies minutes. Cent quatre-vingt secondes. Avant de dire oui. Au nom de l'Angleterre, je vous le demande !" Churchill trouve cela saugrenu et ne voit pas comment ça pourrait changer la situation, mais il a de l'amitié et de l'estime pour Beaverbrook. Il promet. Le lendemain, Churchill et Halifax sont dans le bureau de Chamberlain, à Downing Street. Et Chamberlain dit : "Voulez-vous, je vous prie, confirmer à Lord Halifax que vous acceptez d'entrer dans son cabinet ?..." Et Churchill se tait. Une minute. Il se tait. Une minute et demie, il se tait. Avant que les trois minutes se soient écoulées, Lord Halifax disait : "Je crois que c'est Winston Churchill qui doit être Premier Ministre". Le moins que l'on puisse dire c'est que ces trois minutes ont joué un rôle majeur dans l'histoire de la Deuxième Guerre. Françoise Giroud - Si je mens - >>> |
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En 1970, Saul Alynski, agitateur hippie et figure majeure du mouvement étudiant américain, publia un manuel énonçant dix règles pratiques pour mener à bien une révolution. 1. Le pouvoir n'est pas ce que vous possédez mais ce que votre adversaire s'imagine que vous possédez. 2. Sortez du champ d'expérience de votre adversaire. Inventez de nouveaux terrains de lutte dont il ignore encore le mode de conduite. 3. Combattez l'ennemi avec ses propres armes. Utilisez pour l'attaquer les éléments de son propre code de références. 4. Lors d'une confrontation verbale, l'humour constitue l'arme la plus efficace. Si on parvient à ridiculiser l'adversaire ou, mieux, à contraindre l'adversaire à se ridiculiser lui-même, il lui devient très difficile de remonter au créneau. 5. Une tactique ne doit jamais devenir une routine, surtout lorsqu'elle fonctionne. Répétez-la à plusieurs reprises pour en mesurer la force et les limites, puis changez-en. Quitte à adopter une tactique exactement contraire. 6. Maintenez l'adversaire sur la défensive. I1 ne doit jamais pouvoir se dire : « Bon, je dispose d'un répit, profitons-en pour nous réorganiser. » On doit utiliser tous les éléments extérieurs possibles pour maintenir la pression. 7. Ne jamais bluffer si on n'a pas les moyens de passer aux actes. Sinon, on perd toute crédibilité. 8. Les handicaps apparents peuvent se transformer en les meilleurs des atouts. I1 faut revendiquer chacune de ses spécificités comme une force et non comme une faiblesse. 9. Focaliser la cible et ne pas en changer durant la bataille. I1 faut que cette cible soit la plus petite, la plus précise et la plus représentative possible. 10. Si on obtient la victoire, il faut être capable de l'assumer et d'occuper le terrain. Si on n'a rien à proposer de nouveau, il ne sert à rien de tenter de renverser le pouvoir en place. Bernard WERBER - La Révolution des Fourmis (Albin Michel, 1996) - >>> |
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