On
distingue couramment le gestionnaire (rigoureux, méthodique, précis)
et le visionnaire (plus déconnecté des contingences de l'immédiat...),
comme on oppose le géomètre au poète, le comptable
à l'inventeur - ou encore les lobes droit et gauche du cerveau.
Or, pour réussir, le dirigeant doit être aujourd'hui à
la fois gestionnaire et visionnaire - et utiliser toutes les ressources
de son cerveau !
Circonstance aggravante, nous vivons encore aujourd'hui
sur le stock d'idées développées par les penseurs
de la première moitié du XIXè siècle
( ).
30 ans après, ce propos de Raymond Aron est toujours actuel
: nous subissons des mutations techno-économiques, socio-culturelles,
politico-institutionnelles... mais il reste à accomplir la mutation
mentale permettant d'appréhender avec succès le nouvel état
de la société.
L'efficacité du dirigeant passe par la compréhension de
ces phénomènes, par la perception de ces mutations et par
la mise en uvre de nouvelles pratiques. Ce qui constitue un préalable
à la constitution de sa propre boîte à outils
méthodologique - exercice d'autant plus difficile qu'en la matière,
le "prêt à porter" a cédé la place
au "sur mesure" : le kit du parfait manager ne fonctionne
plus et chacun doit forger ses propres instruments, adaptés tant
à son style personnel qu'aux situations particulières qu'il
doit assumer.
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