Méfions nous de l'intelligence ambiante
!
Le télépéage de l'autoroute ou l'affichage
du temps à prévoir pour atteindre les prochaines
sorties, la console de salon qui permet de jouer au tennis comme
si vous y étiez ou le bracelet électronique
du prisonnier à domicile, on pourrait multiplier à
l'infini les illustrations de l'intelligence ambiante, qui a
bien sûr des applications beaucoup plus pointues que ces
exemples ordinaires. Le terme désigne un ensemble de
systèmes et réseaux qui, bien que très
différents, fonctionnent ensemble selon des processus
si complexes que leur utilisation est simple. A la limite, ils
font ce qu'on en attend avant même qu'on ait l'idée
de le leur demander. Au-delà de la limite, ils font ce
que, selon eux, on doit vouloir, même sans en avoir conscience...
Au plan organique, c'est une nouvelle étape de la construction
progressive d'une société en réseaux. Au
plan fonctionnel, c'est une nouvelle étape de la simplification
progressive de la relation homme-machine. Faut-il s'inquiéter
d'une emprise de ces technologies sur la société
?
Qui est-ce qui commande ? Ce qui est en jeu ici, c'est
notre degré d'autonomie ou de dépendance par rapport
à ces processus tellement complexes qu'on risque de perdre
la maîtrise des régulations et tellement
autonomes qu'on risque de perdre le contrôle des orientations.
La technique ne fait que ce que lui demande l'organisation sociale
qui la met en uvre : ces questions (quelle maîtrise
? quel contrôle ?) ne se posent donc pas tant dans notre
relation avec la technologie, ses instruments et systèmes,
que dans notre relation avec l'organisation sociale,
ses institutions et systèmes.
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