La société civile
dans la gouvernance européenne
Les diverses composantes de la société civile
doivent s'impliquer davantage dans la gouvernance. Elles y ont
à la fois une légitimité et un intérêt.
Toutes ne l'ont pas perçu, tant s'en faut, notamment
dans le monde de l'entreprise, notamment en France. Cette négligence
leur est préjudiciable et leur fait subir un jeu dominé
par d'autres. Le préjudice est aussi pour la collectivité
dans son ensemble, car elle se trouve privée d'apports
irremplaçables. Ce constat s'applique à tous les
niveaux, du local au global, du territoire à la planète.
Au niveau européen, cette défection est d'autant
plus dommageable que, par effet domino, elle fait obstacle à
de nouvelles régulations d'un espace devenu mondial
: de ce fait, par défaut, celui-ci reste régi
par un ordre international périmé, porteur
de nombreux désordres.
La décentralisation peine à trouver sa légitimité
et son efficacité ; l'Etat paraît en voie de fossilisation
incurable et trop d'inerties compromettent sa réforme,
pourtant reconnue depuis des décennies comme condition
de sa survie ; l'Europe ne peut se sortir des procès
injustes qui lui sont faits et, faute de projet clair et mobilisateur,
rien n'incite le citoyen à lui accorder ses faveurs ;
le monde a besoin de régulations plus performantes que
le pis-aller onusien...
Selon Jean Monnet, "Rien n'est possible sans les hommes,
rien n'est durable sans les institutions" or, pour ajouter
aux désordres institutionnels, les comportements humains
suggèrent souvent l'apostrophe de Charles de Gaulle :
"Vous êtes un homme politique. C'est bien. Il en faut.
Mais, en certaines circonstances, les hommes politiques doivent
savoir se hausser au niveau des hommes d'Etat". Il
y a bien matière à s'interroger sur l'usure des
institutions ou sur la qualité des élus ; mais
le problème est plus profond.
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