L'entrepreneur, un philosophe en action ?
Quand on découvre la prospective dans ses dimensions
les plus profondes (art du diagnostic clinique, science des
problématiques, regard actif vers l'avenir...) on l'assimile
parfois à la philosophie. La comparaison a ses limites,
surtout face aux philosophies déterministes qui reposent
sur l'idée d'un système dont l'homme ne serait
qu'un sujet. Au contraire, la prospective considère que
l'avenir est domaine de liberté, de pouvoir et de volonté.
Mais il y a incontestablement des points communs dans la démarche
: comprendre le sens profond des choses ; insérer toute
action dans une perspective organisée ; décloisonner
les domaines d'activité, rapprocher les champs de la
connaissance, relier leurs applications pratiques... A ce titre,
on pourrait même considérer que la prospective
est aux personnes morales ce que la philosophie est aux personnes
physiques ! D'ailleurs, Gaston Berger a qualifié le chef
d'entreprise de "philosophe en action"...
Certes, j'entends déjà ceux qui objecteront que
tel ou tel chef d'entreprise de leur connaissance n'a rien d'un
philosophe. Inversement, on trouve des philosophes en action
en dehors du cercle des chefs d'entreprise. Parlons alors d'entrepreneur
- ou d'entreprenant - en admettant que tout patron ne
l'est pas nécessairement (certains gestionnaires étant
dénués de tout esprit entrepreneurial) et qu'il
en existe dans bien d'autres fonctions que celle de chef d'entreprise.
Notre interrogation est-elle une divagation
théorique éloignée des préoccupations
managériales ? Oui, si l'on se satisfait d'une l'action
à courte vue, sans réflexion ni prise en compte
des réalités environnantes ; non dans tous les
autres cas.
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