Le problème, c'est le problème
!
Plus une question est complexe, plus il importe d'en préciser
les termes, car on ne peut rien dénouer tant qu'on n'a
pas identifié les problématiques en cause : à
quel problème s'attaque-t-on, comment se présente-t-il,
quelles sont les questions associées, que veut-on, que
peut-on... ? C'est ce qui a fait dire à Michel Crozier
que "le problème, c'est le problème !"
La construction européenne est exemplaire à ce
titre, non seulement parce que ses problématiques ne
sont pas simples, mais parce que d'aucuns prennent un malin
plaisir à les dissimuler derrière des rideaux
de fumée pour égarer ceux qui cherchent à
comprendre. Certes, les endoctrinements idéologiques,
les raccourcis mass-médiatiques ou les diversions de
bateleurs font partie du jeu démocratique. Ce n'est pas
une raison pour renoncer à envisager aussi certaines
des problématiques en jeu. Car ce qui se décide
à Bruxelles conditionne la façon dont nous vivrons
dans les prochaines années. C'est d'ailleurs une première
problématique : veut-on participer aux décisions,
ou laisser ce soin à d'autres et tranquillement tchatcher
à la gauloise sur des chimères déconnectées
des réalités d'un monde qui change ?
On connaît les premières lignes des albums d'Astérix
: "Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ. Toute
la Gaule est occupée par les Romains... Toute ? Non !
Un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste
encore et toujours à l'envahisseur." Vingt siècles
plus tard, les habitants de toute la planète sont
reliés entre eux dans un faisceau d'échanges
réels et virtuels comportant des flux de touristes, de
travailleurs, de terroristes, d'informations, de biens, de services,
de capitaux, de missiles, de pollutions, de films, de connaissance,
de musiques... Toute la planète ? Non ! Quelques irréductibles
ont fermé leurs frontières pour protéger
leurs poulets contre la peste, leurs salades contre les poussières
radioactives, leurs plombiers contre la concurrence, leurs ateliers
contre l'innovation, leurs entreprises contre les marchés
en croissance, leur culture contre les autres et leurs idées,
leurs téléviseurs contre les satellites, leurs
4x4 citadins contre le GPS*...
Suite
.../
* GPS : le Global
Positioning System est actuellement le principal système
de positionnement par satellites à léchelon
mondial.
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