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3 - Chercher ensemble, penser à
l'homme
Plus l'environnement est ouvert, complexe, changeant, plus
est nécessaire un autre regard permettant le décloisonnement,
l'analyse en profondeur ou l'action en rupture [n°
89].
Ce qui ne relève plus de l'action isolée du héros
solitaire : l'interculturalité [n°
91]
et l'intelligence collective s'imposent. Sans revenir sur leurs
applications en interne [n° 109]
ou dans des processus de "gouvernance micro-macro"
[n° 95],
retenons un niveau intermédiaire où elles peuvent
contribuer efficacement à la préparation de l'avenir
: celui des relations interentreprises [voir
encadré].
Finalement, tout ceci renvoie à l'un des principes essentiels
de la prospective, qui veut qu'on se réfère en
permanence aux finalités de l'action ; donc aussi à
un autre de ces principes, "penser à l'homme"
: quelle place lui fait-on, tant au niveau du poste de travail
qu'à celui du système pris globalement ? H. Sérieyx
résume ainsi cette problématique, à propos
de l'affrontement entre capitalismes anglo-saxon et rhénan
: "Nous pensons jouer encore au Jeu de l'Oie alors que
c'est déjà le Monopoly... Il s'agit de faire comprendre
aux décideurs économiques que la pire façon
d'atteindre leurs objectifs c'est de généraliser
leurs pauvres raisonnements de comptables et qu'on n'obtient
aucun gain durable avec des mercenaires démobilisés,
dans une société émiettée, atomisée,
alors même qu'émerge, dit-on, une économie
de l'intelligence qui postule l'engagement des personnes et
la mise en réseau volontaire des compétences...
Même le capitalisme mourra s'il méprise les personnes
: l'entreprise n'a d'avenir que dans l'altérité".
On s'interroge beaucoup sur l'avenir, mais ne dépend-il
pas de nos choix face à ce type de problématiques,
ainsi que de la cohérence de nos comportements quotidiens
avec ces choix, beaucoup plus que de telle ou telle évolution
- que nous serions supposés subir - des technologies,
des produits, des marchés ou des modes de vie ?
Jean-Pierre Quentin
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