Une pédagogie de la complexité
et du changement s'impose pour différentes raisons, qui
en définissent les contours. Plusieurs conditions doivent
être remplies. Elles sont nécessaires, pas toujours
suffisantes ; elles sont complémentaires et indissociables
: si certaines sont négligées, ça ne peut
pas marcher.
1. Changer de paradigme.
Etant entrés dans un monde systémique (schéma
biologique), arrêtons de raisonner de façon linéaire
(schéma mécanique).
2. Elargir le champ.
Est-il bien raisonnable de continuer à appréhender
le monde d'aujourd'hui à partir de disciplines qui étaient
au programme il y a vingt ans ?
3. Décloisonner.
Alors que tout se tient, c'est suicidaire d'isoler chaque élément
et, circonstance aggravante, d'en confier le traitement à
des spécialistes "propriétaires" de
leur champ : la philo au prof de philo, le marketing au marketeur,
les lois au législateur... Décloisonner également
les relations interindividuelles et interculturelles.
4. Analyser en profondeur.
Le zapping lié au foisonnement de l'information peut
donner le pire (déstructuration, éclatement) ou
le meilleur (vision multiforme), selon le degré de maturité
et de réflexion du terrain d'accueil.
5. Adopter une vision dynamique.
Tout bouge, nous disposons de techniques cinématographiques
sophistiquées, mais nous nous obstinons à observer
le mouvement sur des photos inanimées...
6. Réconcilier le
conceptuel et l'opérationnel. On ne compte plus les
brillantes analyses prospectives réalisées depuis
vingt ans. Un large consensus existe sur leurs conclusions.
Décidons nous enfin à en mettre en uvre
2 ou 3 % et tout changera !
7. Associer les acteurs.
Dans la durée, le changement ne se fait jamais contre
les intéressés. Symétriquement, la motivation
est le meilleur ressort... et le plus négligé
dans la France contemporaine.
8. Travailler ensemble.
Dans notre univers complexe, on ne peut réussir que collectivement.
Personne ne le conteste plus. Alors pourquoi continuer à
tout fonder sur la performance individuelle ?
9. Perdre du temps pour
en gagner. En "perdre" un peu aujourd'hui dans
des détours pédagogiques, pour en gagner beaucoup
demain, notamment en efficacité.
10. Reconstruire l'émotionnel.
Deux registres du langage (conceptuel et factuel) ont été
privilégiés (mais dissociés). Le troisième
(émotionnel), après avoir été étouffé,
est réhabilité sous une forme dégradée
(émotivité primaire) dans certaines dérives
mass-médiatiques. Il est temps de le rétablir
sur des bases plus saines.
11. Revaloriser l'imagination,
la créativité, la sensibilité, l'intuition
et autres caractéristiques "cerveau droit".
12. Donner du sens.
No comment.
Voir aussi...
Le système éducatif
contre la démarche prospective...
>> Prospective
pour tous
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