Chap. 13
- QUELLE MATIERE GRISE ?
Tout dépend de
l'aptitude de l'homme à entraîner et utiliser
ses ressources les plus précieuses : énergie
morale, réflexion, intelligence, intuition, imagination...
[Voir résumé]
|

Tout ce qui précède nous conduit à une conclusion
: dans la mutation actuelle, nous avons plus que jamais besoin
d'innovation sociale, au sens fort de cette expression
qu'on pourrait définir comme l'action sur les institutions
qui caractérisent une organisation sociale complexe,
en vue d'adapter l'efficacité de ces institutions aux aspirations
des personnes, cette action ayant pour support indispensable
une volonté humaine et pour instrument privilégié
les ressources de la dématérialisation.
On a vu en effet que ces ressources avaient
un caractère ambivalent, qu'elles pouvaient, selon l'usage
qu'on en fait, se traduire par des contraintes ou des opportunités.
L'innovation sociale est alors la démarche consistant à
mettre en valeur les opportunités, à transformer
les contraintes en opportunités. Démarche d'autant
plus délicate que les aspirations sont contradictoires
entre elles : cet aspect contradictoire appelle une complexification
de l'organisation. La matière grise qui caractérise
la dématérialisation est donc un auxiliaire précieux,
voire une composante de la démarche innovatrice,
car c'est elle qui peut permettre de "mettre de l'ordre"
dans les niveaux d'organisation et d'élaborer les
modes d'organisation les plus appropriés. Cette
matière grise n'est pas seulement celle, "quantitative",
de l'intelligence et du sens de l'organisation, c'est-à-dire
celle qui caractérise l'information-organisation telle
qu'on l'a définie à la suite d'Aristote. C'est également
celle, plus "qualitative", de la réflexion,
de l'imagination, de l'intuition, de la sensibilité,
c'est-à-dire aussi celle de l'énergie "morale".
L'information-organisation
L'énergie
morale
Une
expression réfléchie
L'information-organisation
Les relations entre niveaux d'organisation passent
par des interfaces, lieux de rencontre entre des niveaux voisins.
On a l'habitude de considérer ces interfaces selon un processus
linéaire, vertical, à propos des relations
entre les niveaux "inférieurs" et "supérieurs".
Dans l'organisation politique, il peut s'agir des relations entre
les différents niveaux géographiques successifs
: collectivités locales, régions, Etats, organisations
internationales "régionales" comme la C.E.E.,
organisations internationales "pluri-régionales"
ou "inter-régionales" comme l'O.C.D.E. ou le
G.A.T.T., organisations internationales universelles comme l'O.N.U.
et ses instances spécialisées. Dans l'action économique,
c'est, par exemple, au sein d'une entreprise les relations entre
les différents niveaux fonctionnels d'amont en aval,
de la recherche au marketing ; entre entreprises, les relations
entre fournisseurs et clients, donneurs d'ordre et sous-traitants
; si l'on part du produit, ce sera la liaison entre les différents
acteurs successivement concernés par les activités
de recherche fondamentale, recherche appliquée, conception
du produit, fabrication, activités de services (vente,
assistance, service après-vente)... Ces interfaces peuvent
également être horizontales : relations entre
spécialistes de différentes disciplines dans un
centre de recherche ; accords interentreprises allant de l'échange
d'informations entre concurrents à la mise en commun de
certaines activités (recherche, production, commercialisation,
etc.) entre partenaires ; relations entre entreprises et Pouvoirs
publics... Elles peuvent aussi être "obliques",
comme les relations entre université (niveau de la recherche)
et industrie (niveau de la production).
Finalement, ces multiples relations font apparaître
la nécessité d'une approche systémique
des interfaces : plus que les relations "linéaires"
entre acteurs, sur lesquelles demeurent principalement fondés
nos systèmes d'organisation, ce qui devient essentiel est
leur faisceau de relations considérées par rapport
aux différents réseaux dans lesquels s'insèrent
ces acteurs. Relations au sein de ces réseaux et
entre différents réseaux, productifs, financiers,
commerciaux, administratifs, éducatifs, de santé,
de recherche, d'information, de communication, de transport, d'énergie...
Pour éviter les écueils de la complication, il est
indispensable de chercher les circuits les plus courts. Cette
notion de circuit direct est fondamentale, car c'est la
meilleure des garanties contre la tendance des grands systèmes
à engendrer la lourdeur et la directivité. Un exemple
simple peut l'illustrer. Dans le contexte d'énergie abondante
et bon marché des années 1950 à 1970, la
construction des logements s'effectuait en fonction de critères
économiques comme les contraintes financières, les
charges foncières ou le coût de la main-d'uvre.
Les facteurs thermiques étaient négligés
et l'on faisait des détours énergétiques
inutiles : on construisait une maison qui perdait des calories,
puis on produisait des calories pour la chauffer. Un "circuit
direct" consiste à prendre en compte, dès la
conception d'une habitation, des données thermiques induisant
le choix des matériaux, les possibilités d'isolation,
la détermination des vecteurs énergétiques
les plus appropriés, l'adoption de mécanismes de
régulation, etc.
Pour les personnes, cette substitution de multiples
réseaux aux relations linéaires se traduit par la
nécessité de prendre en compte un beaucoup plus
grand nombre d'interfaces. C'est-à-dire que, rien n'étant
plus fixe ni monolithique, les personnes doivent constamment développer
leur mobilité et leur pluridisciplinarité
pour relier entre eux des éléments de plus en plus
nombreux et variés. Qu'il s'agisse de relier le savoir
et le faire (verticalement), de relier des disciplines (horizontalement)
ou de relier de façon "oblique" les uns aux autres.
Dans
ces conditions, on pourra "penser globalement et agir localement"
pour transposer la célèbre formule de René
Dubos [cf. aussi Georges
Guéron ]. C'est-à-dire concilier
le besoin de grands systèmes et simultanément promouvoir
des initiatives individuelles. A ce nouveau type de relations
entre niveaux d'organisations diversifiés correspond
donc la recherche de modes d'organisation adaptés
à cette complexité accrue. Car l'inadéquation
des modes d'organisation à ces multiples niveaux est une
des causes essentielles du "retard du politico-institutionnel"...
L'organisation sociale semble caractérisée,
comme les nouvelles technologies, par l'importance de la dimension
combinatoire. Par bien des aspects, l'entreprise est souvent le
reflet de la société. N'est-il pas significatif
qu'après diverses vagues de modèles d'organisation
et de gestion centrées sur des problèmes spécifiques
(organisation scientifique du travail, marketing, recherche opérationnelle,
direction par objectifs, relations humaines), la tendance soit
désormais plutôt à se préoccuper d'optimiser
un monde à plusieurs dimensions : les exigences technologiques
et économiques, celles de la gestion et de la productivité,
celles du fonctionnement socio-organisationnel ? Cela signifie
combiner les ressources de l'innovation technologique et de l'innovation
sociale. Cela signifie aussi, pour les différents acteurs
ou groupes d'acteurs, apprendre à maîtriser une complexité
accrue dans le cadre de contraintes renforcées. Ce qui
signifie sans doute également : tension entre les acteurs,
importance et difficulté des négociations, fragilité
des accords, émergence de nouvelles formes d'autorité.
Et cela signifie de façon certaine : développer
la souplesse à tous les niveaux et réhabiliter le
risque, ou tout au moins certaines de ses formes.
La souplesse est un passage obligé
pour atteindre la "nouvelle" valeur ajoutée économique
et sociale. La redéfinition de la place et du rôle
du travail en donne un bon exemple. Le besoin de souplesse se
manifeste dans le temps de travail, avec la modulation de sa durée,
le travail à temps partiel ou flexible ou encore le travail
temporaire ; dans les lieux d'exercice du travail, avec le télétravail
ou le travail à domicile ; dans les rapports entre travail
et revenu, avec les transferts sociaux ou l'économie informelle
; plus généralement, dans la mise en cause du système
taylorien qui, depuis le début du siècle, a fait
prévaloir une conception inverse de l'organisation : quantitative,
spécialisée, rigide. Autre illustration des vertus
de la souplesse avec, par exemple, la production "flexible",
c'est toute une conception de l'économie qui est remise
en cause, si l'on considère que la "loi" des
économies d'échelle est battue en brèche
par une association entre de nouvelles formes d'organisation et
des applications des nouvelles technologies de l'information,
comme la conception assistée par ordinateur ou les machines-outils
à commande numérique. Car les petites séries
deviennent rentables. Avec tous les effets positifs qui en résultent,
tant pour l'entreprise que pour les consommateurs : réduction
des coûts, meilleure adéquation à la demande
du marché, etc.
|
|
L'énergie
morale
L'organisation
sociale que nous connaissons s'est efforcée de réduire
le risque sous ses formes les plus diverses, en essayant
d'assurer la sécurité de l'emploi, la sécurité
du revenu, la sécurité face à la maladie
ou à l'accident, la sécurité individuelle
ou collective, à l'intérieur comme à l'extérieur
des frontières... Non seulement l'objectif n'est pas atteint
pleinement et semble devoir l'être de moins en moins, à
en juger par les "turbulences" actuelles, mais en outre
certains effets pervers de cette tentative de diminuer le risque
méritent qu'on se questionne sur sa pertinence : pensons
simplement à la limitation des libertés individuelles
ou à la déresponsabilisation des personnes.
De plus, à vouloir supprimer le risque, ne passe-t-on pas
à côté de choses importantes ? Par exemple,
les accidents d'enfants sont particulièrement intolérables.
De ce fait, dans beaucoup d'écoles, on interdit pratiquement
tous les jeux. A-t-on bien mesuré tous les "manques"
consécutifs à ces précautions lorsqu'elles
deviennent excessives : développement de l'adresse, de
l'initiative, de l'autonomie, voire sujet de complicité
avec les parents qui, eux, jouaient à ces jeux pendant
les récréations, etc. ?
Certes, le risque couru et ressenti n'est plus
celui que pouvaient craindre les personnes, pour elles-mêmes
ou leur fortune, dans les temps de pénurie. L'abolition
de ce risque représente un progrès qu'il ne faut
pas ignorer. Celui qui domine aujourd'hui concerne l'avenir de
l'espèce humaine, un avenir que la rapidité et la
profondeur des changements empêchent de prévoir ou
même de comprendre. Avenir inconnu devant lequel renaît
la peur diffuse, l'angoisse infantile que rien ne rassure, sinon
la présence d'un "tout-puissant" attentif (l'Etat)
à qui l'on voudrait s'en remettre de tout, chacun se sentant
incapable de maintenir sa lucidité et son courage pour
affronter ce qui est en train de naître. Mais le vrai
risque n'est-il pas celui de manquer ce changement, par une peur
viscérale de la nouveauté ? Finalement, il faut
retrouver le goût du risque. Pas celui, matériel,
qui a pu être diminué et affaibli, précisément
à force de patience, de ténacité, de raisonnement
et d'organisation. Mais celui qui résulte d'un nouveau
progrès vers une meilleure organisation, permettant un
meilleur épanouissement des personnes.
On en vient ainsi à mettre en cause une des formes extrêmes
de l'application de raisonnements issus de la techno-culture aux
problèmes de l'actuelle mutation, qui a consisté
à prôner la société duale :
d'un côté, la population employée dans l'administration,
les services publics, les entreprises nationalisées, les
professions protégées, les entreprises privées
des secteurs "abrités", ainsi que les chômeurs
secourus et autres assistés sociaux ; de l'autre, la partie
de la classe industrielle vivant au rythme de la concurrence internationale.
D'un côté, la sécurité et la protection,
de l'autre, l'aventure et le risque. D'un côté, le
passé et le déclin, de l'autre, l'avenir et le progrès.
D'un côté, la chute de l'Empire Romain, de l'autre,
le Far-West... On rejoint les réflexions sur le "troisième
temps" : la société duale suppose la coexistence
du temps de la vie et du temps de l'action, avec un cloisonnement
d'autant plus fort entre les deux que certaines personnes vivent
(qualitativement, encore qu'avec des moyens éventuellement
réduits) au rythme du premier et que d'autres "vivent"
(quantitativement) au rythme du second. Le troisième temps
peut permettre la réconciliation du temps de la vie et
de celui de l'action, mais l'harmonie qui en résulte n'a
de réelle signification que si elle affecte la plus grande
partie, sinon la totalité, de la population. Imagine-t-on
l'état d'une société où les activités
d'éducation, santé, information, loisirs, culture,
civisme, seraient envisagées par les uns en fonction du
temps dont ils disposent, par les autres à partir de leur
argent ?
Retrouver le goût du risque suppose donc
un équilibre délicat entre deux tendances
: la recherche d'une sécurité toujours accrue
et la conviction de pouvoir "dominer les événements".
Trop poussée, la première conduit à l'immobilisme,
par exagération des risques ; la seconde, si elle amène
à sous-estimer les risques, peut déboucher sur des
catastrophes non soupçonnées, quoique probables.
L'équilibre
suppose donc à la fois la sagesse à l'égard
des défauts de l'action et des faiblesses humaines, la
modestie devant l'orgueil des nouveaux savoirs et la lucidité
devant la puissance mise en jeu par les technologies. Trop souvent,
seuls sont envisagés les effets "mécaniques"
de celles-ci, alors qu'elles affectent plus profondément
les structures économiques, les systèmes sociaux,
culturels ou politiques, les modes de vie, les types de consommations
ou les styles de relations... Car leur mise en uvre a abouti
à la création de grands systèmes (éducation,
information, communications, assurances, banque, bourse, commerce,
énergie, activités culturelles, etc.) et au développement
des groupes qui composent et actionnent ces systèmes. Mais,
en se développant, ces groupes ont tendance à
perdre de vue leurs finalités initiales, et les personnes
ne parviennent que trop difficilement à les interpeller
pour les ramener à ces finalités.
|
|
Une expression
réfléchie
L'innovation sociale est donc nécessaire
pour concilier l'efficacité tant économique que
sociale de ces systèmes et les aspirations des personnes,
qui entendent ne pas être seulement des "usagers",
mais veulent pouvoir s'y exprimer, afin que ces groupes et systèmes
visent également l'autonomie des personnes, leur
épanouissement, leur meilleure réalisation personnelle.
Pour cela, il ne suffit pas de s'exprimer au premier degré,
de façon impulsive, mais avec qualité, réflexion
et responsabilité, en prenant en compte les contraintes
de la vie en groupe. L'expression doit permettre aux personnes
de manifester leurs sentiments, leurs volontés, leurs idées.
Mais elle doit faire l'objet d'un "effort" de façon
que sentiments, volontés et idées s'insèrent
dans une certaine cohérence et se réfèrent
bien à des situations spécifiques. Bien loin d'être
hâtive, il doit s'agir d'une expression "réfléchie".
Cette nécessité et ce besoin d'expression
réfléchie des personnes sont sensibles aujourd'hui
à tous les niveaux d'organisation : celui de la société
et donc de la vie publique et "politique" au sens large
; celui des organisations qui constituent notre cadre de vie,
de travail, de loisirs aussi ; celui du couple et de la famille.
Et tous les types d'organisations sont concernés par ce
formidable défi : les administrations et les institutions
publiques, nationales ou locales ; les entreprises ; les organisations
syndicales ou professionnelles ; les Eglises ; les associations
de toute nature...
Si cette expression est effectivement réfléchie,
elle implique tous ceux qui peuvent l'émettre : les utilisateurs
ou les clients d'une organisation ; ses agents ou ses salariés
; ses fournisseurs ; ses commanditaires ou ses contribuables ;
les autres organisations qui dépendent de ses décisions
et de ses attitudes ; les "minorités" également.
Dès lors apparaît la nécessité de construire
un véritable système d'expression de personnes.
Il mettrait en jeu une chaîne "expression-écoute-prise
en compte par les organisations-nouvelle expression". Or,
dans la réalité contemporaine, chaque maillon est
déficient, tout comme les relations entre chacun de ces
maillons. Cette chaîne implique la mise en uvre de
mécanismes permanents de médiation et, plus
généralement, une amélioration des modes
d'organisation (cf. S.I.C.S. : "Expression des personnes
et fonctionnement des organisations").
Sans nier l'importance ni l'intérêt
de la connaissance, il faut donc insister sur le caractère
essentiel de la réflexion. Ce livre s'inscrit dans
le prolongement de travaux engagés depuis de nombreuses
années par l'équipe des Conseillers de Synthèse.
Il se réfère très largement à cette
réflexion collective, telle qu'elle a été
nourrie et formulée en particulier par Georges Guéron,
à la suite notamment d'Alexis Carrel, André Gros
et Gaston Berger.
Ayant à plusieurs
reprises utilisé ses propos ou ses écrits, je citerai
cette fois explicitement Georges Guéron qui, en 1970, insistait
en ces termes sur la nécessaire simultanéité
de la réflexion et de la connaissance : "le système
éducatif et la spécialisation professionnelle ont
privilégié la connaissance au point que l'étude
se confond avec son acquisition (comment faire les choses)
et élimine presque complètement la réflexion
(pourquoi les fait-on). Or, la connaissance - dans son
état actuel - est déjà bien trop vaste pour
être embrassée par un esprit humain. Mais elle n'est
pas encore "saisie" par des systèmes artificiels
que, cependant, l'on peut pressentir. En effet, une comparaison
s'impose. La force physique des corps humains est devenue inutile
ou inemployée quand se sont développées les
machines qui, sans imiter les gestes de l'homme, le suppléent
et vont bien au-delà de ses seules possibilités,
sauf en ce qui concerne la pointe de l'habileté manuelle.
De même, la mémoire - au moment d'être
submergée par l'accumulation des connaissances - pourrait
être suppléée par des machines, capables
aussi de traiter plus vite que l'homme nombre d'opérations
logiques, sauf
en ce qui concerne la pointe de l'intelligence et de la créativité.
Et cette comparaison fait sentir comment et
pourquoi, devant l'inconnu du futur, la fonction "connaissance"
devrait être subordonnée à la fonction
"réflexion" ou au moins toujours accompagnée
par elle, comme la force doit dorénavant être reliée
à l'habileté - pour obtenir les meilleurs résultats.
Sans les associer, comment pourrait-on évaluer à
la fois les modalités de l'action (le comment) et ses conséquences
ou sa signification (le pourquoi) ? Et, dans la mesure où
la connaissance sera confiée à des machines - plus
faciles à consulter que des livres et plus actives - au
lieu de l'être seulement à la mémoire de l'homme,
c'est bien à la réflexion qu'il faut le plus entraîner
ce dernier. Or, il semble que la prévision sociale, telle
qu'elle développe en ce moment ses techniques, accumule
des méthodes et du savoir plus qu'elle ne se préoccupe
de réflexion générale. Répétons
qu'il ne s'agit pas de sous-estimer ce savoir ni l'utilité
de ces méthodes. Mais de constater que le changement d'état
en minimisera l'emploi, si la réflexion ne vient pas l'enrichir."
On ne saurait mieux illustrer la complémentarité
structurelle et fonctionnelle entre innovation technologique et
innovation sociale. Car si la première forge des instruments
au service de la réflexion, la seconde en fournit le mode
d'emploi.
|