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Ils l'ont
dit, écrit...
Construction
européenne
Mes préfaces : autopromotion,
autonomie, autorité
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Une préface est un exercice de communication
bien rodé : une personnalité éminente affirme
haut et clair que le livre est important, sérieux et utile
; que, par ses excellentes uvres qui font autorité
sur le sujet, l'auteur est le plus qualifié pour écrire
cet ouvrage qui arrive à point pour combler une lacune
C'est plus efficace que l'autopromotion !
Revers de la médaille : le choix de
la personnalité peut, aux yeux de certains lecteurs, enfermer
a priori l'auteur ou le livre dans telle ou telle catégorie.
Tout au plus peut-on alors diversifier les sources - comme par
exemple ci-après : un éminent magistrat, un éminent
politique, un éminent patron
Jeune auteur, j'ai apprécié
ce soutien utile - puis j'ai affirmé mon autonomie
en rédigeant moi-même mes avant-propos
Les préfaces peuvent aussi éclairer
sous un jour différent ce qu'exprime l'auteur, ou lui donner
une autorité particulière. Ainsi, quand dans
les années 1970 j'expliquais que, pour comprendre la Communauté
européenne, il fallait sortir des anciens schémas,
par exemple fédération et confédération,
j'ai apprécié de recevoir le soutien appuyé
du président du Sénat, ancien président du
Parlement européen (
et Président de la République
intermittent !) - même si, une génération
plus tard, il semble que le message ait encore du mal à
passer
Extraits de préfaces de mes livres
de jeunesse, ces témoignages restent très actuels
- malheureusement ! Mais qu'a-t-on donc fait pendant tout ce
temps ?!
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Ce
n'est pas tout de lancer de grandes innovations,
ensuite, il faut assurer ! |
Adolphe Touffait
Procureur Général près la Cour de Cassation
Juge à la Cour de Justice des Communautés européennes
L'imagination et la volonté d'hommes
comme Jean Monnet et Robert Schuman
ont contribué
à la naissance de la Communauté... Rendons-nous
l'hommage d'être des géniteurs efficaces,
mais une fois nos enfants institutionnels mis au monde, nous laissons,
souvent hélas, le soin aux autres de les élever.
II existe une dynamique du droit communautaire
qui tisse au jour le jour, sans éclat, la trame juridique
et pratique qui lie entre eux les peuples, (méconnue) de
nos concitoyens. On est surpris également de voir les sociétés
françaises ignorer trop souvent tous les mécanismes
d'aides, de prêts, d'assistances, de coopération
interentreprises, d'information mis par la Communauté à
leur disposition
que nos partenaires d'autres Etats membres
savent mieux que nous utiliser.
Il est donc bon qu'un auteur revienne aux
sources et que dans une uvre de synthèse excellente,
il rassemble, dans un minimum de pages, l'essentiel de ce qui
concerne la pratique journalière de l'Europe communautaire.
II revenait naturellement à Jean-Pierre Quentin de combler
une lacune puisque, chargé par la Commission de la diffusion
de l'information européenne auprès des milieux industriels
et commerciaux ainsi que des professions libérales, il
a une connaissance exacte des mécanismes communautaires
et de leur pratique aussi bien que des besoins et préoccupations
des responsables d'entreprises et des praticiens du droit
Le souci de sensibilisation des milieux économiques
et sociaux est le but
l'auteur sachant cependant mettre
en lumière les grands principes sur lesquels
s'appuie la solution pratique dégagée.
(Il livre) des informations originales et parfois inédites
qui, au-delà de leur aspect utilitaire incontestable, permettent
d'appréhender un grand nombre de raisons objectives de
"pousser les feux" de l'intégration européenne
: si le lecteur découvre des mécanismes peu connus,
mais combien pratiques et intéressants pour les opérateurs
économiques, les conseils, les praticiens du droit
il pourra en outre mesurer l'importance de l'enjeu à
plus long terme de la construction communautaire...
décembre 1977
Adolphe Touffait
Préface de Pratique
de l'Europe communautaire |
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Pour mesurer la portée
des mutations,
il faut savoir changer de références et d'état
d'esprit
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Alain Poher
Président du Sénat
Ancien président du Parlement européen
Le rappel de certaines données historiques,
l'explication du caractère évolutif des institutions
communautaires et de leur originalité qui les situe
en dehors des schémas traditionnels de la fédération
et de la confédération, permettent de mieux
imaginer les diverses possibilités offertes pour l'avenir.
On retiendra sans doute que, si l'élection
apporte au Parlement européen une légitimité
qui renforcera son impact auprès de l'opinion publique,
ses pouvoirs ne pourront pas changer dans l'immédiat. Si
le Parlement élu veut pleinement jouer son rôle,
il devra être mieux perçu de l'opinion qui restera
son unique recours.
N'est-il pas naturel que les peuples européens
- dont les Parlements nationaux ne sont plus à même
d'exercer un contrôle sur certaines décisions qui,
par nécessité, sont transférées aux
institutions communautaires - élisent démocratiquement,
au niveau européen, un Parlement qui fasse contrepoids
à ces institutions auxquelles on reproche souvent par ailleurs
leur caractère technocratique ? Le Parlement européen
sera le garant du pluralisme en permettant à toutes les
familles de pensée des Parlements nationaux d'être
représentées.
Au milieu des controverses souvent passionnées
qui agitent la scène politique française
Pourquoi
un Parlement européen ? apporte des éléments
qui permettront d'aborder plus sereinement ces questions
européennes : chacun peut être pour ou contre tel
ou tel aspect de la construction européenne... mais il
est important que ce soit en fonction d'arguments solides et non
de facteurs affectifs. Dans ces conditions, on ne peut que souhaiter
que se développe un tel débat, car l'Europe ne doit
se faire ni dans l'indifférence ni dans la division nationale.
C'est en tout état de cause, le souhait
que je forme (avant) un événement considérable
dans l'histoire de la construction européenne : l'élection
au suffrage universel du Parlement européen.
Le 15 janvier 1979
Alain Poher
Préface de Pourquoi
un Parlement européen ? |
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La construction européenne
nous concerne tous,
citoyens, étudiants, juristes
et bien sûr
entreprises. |
Jean Chenevier
Président de la SF Pétroles BP
Président de l'Institut de l'Entreprise
Après avoir joué un rôle
moteur dans l'extraordinaire révolution de la prospérité
que nous avons vécue depuis la dernière guerre,
l'Europe connaît aujourd'hui des difficultés de dimension
mondiale, telles que l'inflation, le sous-emploi, la fragilité
de certains secteurs industriels, les variations monétaires
incontrôlées, les déséquilibres régionaux
et toutes les distorsions qui résultent des pratiques de
concurrence déloyale. On est parfois tenté de condamner
le "marché commun", sinon comme responsable
de ces maux, du moins parce qu'il n'a pas permis de
les résoudre de façon satisfaisante. L'ouvrage
de Jean-Pierre Quentin vient opportunément rappeler l'acquis
communautaire, trop souvent ignoré, et sans lequel la
situation serait peut-être catastrophique pour nos pays
; il montre également que, s'il n'est pas toujours suffisamment
utilisé, il existe néanmoins un cadre qui, mieux
exploité, permettrait d'apporter des réponses communes
à des difficultés communes. Outre les pouvoirs
publics, les organisations patronales et les organisations syndicales,
il est en effet important que les entreprises, les praticiens
du droit et, plus généralement, l'opinion publique
prennent conscience de la nécessité d'aborder à
l'échelon européen des problèmes que la
dimension nationale trop étroite ne permet plus de résoudre.
De nombreuses menaces, parfois contradictoires,
pèsent sur l'Europe communautaire, allant de la résurgence
de tendances individualistes et protectionnistes aux risques
de paralysie dus à l'alourdissement des structures
de la Communauté. Ces menaces sont en grande partie liées
à un manque d'information tant sur les réalisations
de la CEE que sur l'enjeu de la construction communautaire,
et l'on doit approuver une initiative visant à diffuser
une telle information.
La première ambition de l'auteur a
été de rédiger un ouvrage de vulgarisation
destiné à présenter aux opérateurs
économiques la CEE sous son aspect le plus concret... Mais
il ne se limite pas à considérer la construction
européenne comme devant aboutir à la création
d'un simple "marché commun" aux ambitions
strictement économiques. On verra dans ces pages que
ces éléments techniques et utilitaires, importants
en eux-mêmes, constituent la base d'une intégration
englobant divers aspects, notamment sociaux, politiques et culturels.
Au-delà des entreprises et des juristes, les étudiants
sont donc largement concernés par ces propos.
La construction de l'Europe doit être
l'affaire de tous, et en particulier des entreprises :
car l'entreprise, cellule sociale autant qu'économique,
est un des éléments de base de la Société.
Ces diverses questions, bien que parfois techniques
et ésotériques aux yeux du non-spécialiste,
sont ici présentées clairement, quitte à
ce que la rigueur de l'expert ait fait quelques modestes concessions
à la clarté de l'exposé. Jean-Pierre Quentin
était d'ailleurs tout désigné pour mener
à bien ce travail, puisqu'après avoir été
chargé de mission à l'Association pour la diffusion
de la documentation européenne, il a dirigé les
services "Information générale et documentation"
puis "Industrie, commerce, professions libérales",
au bureau de Paris de la Commission européenne. Par ailleurs
conseiller du Centre d'Etudes, de Recherches et d'Enseignement
pour les Communautés européennes (CEREC), il collabore
notamment aux travaux de l'Institut de l'Entreprise sur les questions
européennes.
Je souhaite à son travail le succès
que méritent, non seulement ses efforts, mais encore la
si souhaitable diffusion des idées européennes.
mars 1978
Jean Chenevier
Avant-propos de Pratique
de l'Europe communautaire |
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