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2 - Gouvernance : des rôles et projets complémentaires
Autrefois, le maire administrait sa commune avec pour principaux
interlocuteurs le préfet et les administrés-contribuables-électeurs .
Aujourd'hui, il est tantôt animateur, tantôt médiateur,
dans un faisceau de négociations et partenariats avec
d'autres acteurs : les entreprises, bien sûr, pour la
création de richesses, d'emplois et de vie locale ; mais
aussi un nombre accru d'autorités ou institutions partenaires
(communes voisines, collectivités territoriales, Etat,
Europe, agences spécialisées, instances de contrôle,
etc.) ; et de plus un ensemble de groupes sociaux et groupes
de pression qui l'interpellent ou de prospects qu'il interpelle...
Ce faisceau de relations correspond à une nouvelle forme
d'exercice d'un pouvoir partagé, impliquant une pluralité
d'acteurs, publics et privés, institutionnels et marchands
ou associatifs.
C'est le vieux mot français "gouvernance"
qui a été ressuscité, avec un sens totalement
différent, pour désigner ce nouveau concept de
pouvoir réparti, né dans le monde de l'entreprise,
dans les pays anglo-saxons, dans les années 1970. La
libéralisation des marchés de capitaux a rendu
nécessaires des principes de corporate governance,
consistant à fixer des règles du jeu entre dirigeants
d'entreprise et actionnaires, puis à créer des
institutions et instruments pour les assister - et les scandales
Enron ou Vivendi illustrent certes les limites de la démarche...
mais aussi, a contrario, son utilité. Dans les
années 1980, des organisations internationales comme
la Banque mondiale ou l'OCDE ont préconisé une
nouvelle gestion publique fondée sur une logique entrepreneuriale,
qualifiée à son tour de "bonne gouvernance"
: amaigrissement de l'Etat-providence, ciblage des bénéficiaires
de politiques publiques, privatisation de services publics.
Le concept s'est progressivement élargi à d'autres
applications, notamment aux politiques locales avec la
place nouvelle qu'y occupent conjointement les collectivités,
les entreprises et le cas échéant d'autres acteurs
locaux. Pour les acteurs concernés, entreprises en tête,
cette gouvernance locale prend d'autant plus d'importance qu'elle
s'insère dans un mouvement qui, en même
temps, renforce le poids du local, sous forme de décentralisation
ou de principe de subsidiarité.
La portée de ces tendances est considérable,
si l'on parvient à aller au bout d'une logique consistant
à répartir la gouvernance entre les trois niveaux
d'organisation qui devraient la caractériser :
- celui de l'autorité : la loi, pour affirmer
les principes et fixer les règles essentielles
;
- celui de l'échange : la négociation
contractuelle, reposant sur la confiance faite aux
acteurs pour mettre en uvre les institutions,
procédures et autres modalités
de la gouvernance ;
- celui du partage : la relation partenariale,
pour définir des contenus en termes de
projets communs.
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